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dimanche 8 décembre 2013

Une page se tourne

Ce week-end, j'ai fait un court séjour dans la ville de mon adolescence, Bordeaux.

J'ai eu l'occasion d'y retrouver des amies de longue date, complices du lycée. Un bon repas, des souvenirs évoqués, des vies racontées. Un vrai moment de bonheur, une bouchée de tendresse et de partage.
Mais.... mais surtout, je repars de ce week-end avec un sentiment profond que je n'appartiens plus à cette ville. Ou qu'elle ne m'appartient plus.

Cette ville, je l'ai parcourue des heures durant, j'y ai vécu le jour et la nuit, j'y ai aimé, j'y ai ri, j'y ai pleuré. Beaucoup pleuré. 

Au final, ces années adolescentes ne sont pas particulièrement de belles années. J'étais perdues, dans une phase difficile de ma vie. Pas que par rapport à cette crise que nous traversons tous, avec plus ou moins de force.
Ces années-là ont vu ma famille exploser, un amour totalement destructeur m'envahir et me submerger. Je me suis éloignée de mes proches, j'ai été en grand froid avec ma mère, puis avec mon père. J'ai cherché violemment ma place, sans la trouver.

Il a fallut des années, des déménagements, et l'amour, un vrai amour, fait de tendresse, d'écoute, de compréhension et de partage pour commencer à aller mieux.
Il a fallut faire le ménage dans ma tête, dans mon cœur, dans mon âme. Il a fallut comprendre et accepter des actes durs, des paroles blessantes et des pensées tristes.

J'ai toujours cru que Bordeaux était ma ville, ma maison, mes racines. Cela, je crois, me réconfortait, me permettait d'avoir un repère dans la tourmente de la vie. 

Mais aujourd'hui, la page se tourne.
Aujourd'hui, je sais qu'en fait cela fait longtemps que cette ville n'est plus ma maison.
Ma maison a été à Toulouse, puis à Issy les Moulineaux, et dans quelques semaines, elle sera à Sévrier.
Ma maison est là où sont mes enfants et mon mari.
Ma maison est là où je me sens acceptée, comprise, aimée et entourée. Et ça fait bien longtemps que ce n'est pas à Bordeaux.

Peut-être que c'est une évidence pour beaucoup, pour moi c'est devenu une évidence ce week-end.
Alors, bien sûr, je continuerai à aimer les tricandilles et les cruchades, à dire poches au lieu de sac plastique et chocolatine au lieu de pain au chocolat.
Dans mes veines coulera toujours du Pessac-Léognan et du Médoc. Et je ne renoncerai pas à mes 2 douzaines d'huître en une repas. Parce que si Bordeaux n'est plus ma maison, elle reste mes racines.

Au revoir Burdigala, une page se tourne. Vivement le prochain chapitre.

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